Les égouts de Paris ont occupé une place bien connue dans l’histoire et la littérature de la nation. En 1791, l’innovateur jacobin Jean-Paul Marat s’abrita dans les égouts en fuyant ses ennemis et c’est probablement dans ces profondeurs fétides qu’il contracta ou exacerba l’affection cutanée qui l’obligea à être immergé une grande partie de son temps dans un baignoire médicinale (il sera finalement assassiné à l’intérieur par Charlotte Corday – le sujet plus tard d’une célèbre œuvre d’art de Jacques-Louis David). Et dans Les Misérables de Victor Hugo (1862), qui se déroule dans la période 1815-1832, le protagoniste principal, Jean Valjean, peut s’échapper de votre méchant inspecteur des forces de l’ordre Javert via eux, poubelles Marcy l’Etoile avec son copain blessé Marius. Le nettoyage des égouts était sporadique et dépendait principalement des précipitations et des égouts construits avec des perches à rats de 2 m (7 pi) de long, avec des palettes à angle droit, qui étaient utilisées pour libérer totalement les eaux usées accumulées. La notoriété des égouts était telle que l’empereur Napoléon III (1808-73) -neveu de l’ancien empereur Napoléon Bonaparte- les a incorporés dans une intention de recréer la capitale française et de la débarrasser des problèmes misérables des cours les plus pauvres décrits dans l’innovation de Hugo, problèmes qui ont causé neuf émeutes entre 1825 et celui qui a fait de Louis empereur Napoléon III en 1852. En décembre 1848, suite à la huitième manifestation de ce genre, Louis Napoléon a été choisi comme chef de la République française encourageant l’équilibre, la justice et la prospérité pour beaucoup. Les penchants perturbateurs de ses concitoyens ne sont pas passés inaperçus auprès du nouveau chef. Ceux-ci devaient éclairer ses plans engagés pour la reconstruction à partir des fonds français, dans lesquels les routes étroites et les bidonvilles infects se prêtaient à la construction de barricades ainsi qu’à la reproduction du mécontentement. Napoléon a persuadé ses concitoyens de lui donner quelque chose se rapprochant des pouvoirs dictatoriaux qui, à eux seuls, garantiraient la sérénité et qu’il a déployés pour reconstruire la capitale française. Louis avait investi ses premières années dans l’exil, dont quelques-uns en Grande-Bretagne, où il est venu admirer les parcs de Londres ainsi que les travaux de John Nash (1752-1835) dans la création de voies comme Regent Road. Louis envisagea la reconstruction des fonds français dans le cadre de son plan pour perpétuer son principe. Les passages étroits et les ruelles seraient modifiés par de larges boulevards idéaux pour l’implantation de l’artillerie et de la cavalerie. De l’eau pure sera introduite de sources lointaines pour remplacer les mers de la Seine dans lesquelles les déchets de la ville ont été vidés. Et enfin, des égouts spectaculaires sous les routes considéreraient les déchets à un degré en aval où ils ne pourraient plus menacer la santé de la population. De plus, les masses de chômeurs qui étaient la principale source de mécontentement seraient utilement occupées au sein de la reconstruction de la ville. De plus, l’exploit était colossal. Le réformateur de l’hygiène de la langue anglaise Edwin Chadwick a bien informé l’empereur, sa variété lors d’un voyage aux fonds français, que sa ville était « juste au-dessus, mauvaise au-dessous » et supplémentaire: « Il a été dit d’Auguste qu’il a trouvé la brique de Rome et l’a laissée en marbre . Peut-on dire de vous que vous avez découvert Paris puant et le restant merveilleux. Pour accomplir sa vision, l’Empereur avait besoin d’un fonctionnaire utilisant les caractéristiques pour la porter et il le trouva en la personne de Georges-Eugène Haussmann (1809-91), préfet de Bordeaux, qui connut l’intérêt de Louis Napoléon lors d’un voyage à Bordeaux dans sa campagne de marketing pour devenir souverain. Il charge Victor de Persigny (1808-1872), son ministre de l’intérieur, de passer un entretien d’embauche à Haussmann. De Persigny a documenté ses impressions : C’est M. Haussmann qui m’a de loin le plus impressionné. J’avais devant moi l’un des hommes les plus étonnants de notre temps ; grand, fort, vigoureux, vif, et à la fois intelligent et sournois, ayant un esprit plein de sources. Je l’ai informé des travaux de Paris et lui ai fourni le contrôle.
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