Quand on aime le design

Si Ettore Sottsass vivait encore, il se serait saisi des ¬problématiques environnementales : c’est pourquoi nous avons présenté ses créations dans un décor de déchets de cartons, stigmatisant notre société de ¬consommation », raconte Jean-Sébastien Blanc, cofondateur du studio 5.5 qui signe la direction ¬artistique des Puces du design. Pour cette 37e édition, le Salon du design vintage et contemporain ne pouvait échapper aux hommages rendus un peu partout à Ettore Sottsass (1917-2007), à l’occasion du centenaire de sa naissance et du dixième anniversaire de sa mort. « Ettore Sottsass est notre maître à penser : il maniait l’humour, la liberté d’expression, l’expérimentation et l’engagement… Pour lui, le design était une façon de débattre de la vie et nous, les 5.5, sommes en phase avec cela », précise Jean-Sébastien Blanc. L’exposition-vente réalisée pendant les Puces, avec la complicité du marchand Ivano Balistrieri de la Galerie Il Mondo del Vetro, à Milan, réunit une majorité de ¬pièces des années 1980, l’époque du mouvement Memphis fondé par le maestro. Parallèlement, François Laffanour expose dans sa galerie Downtown, rue de Seine à Paris, une vingtaine de ses créations parmi les plus recherchées, car datant des années 1960 (jusqu’au 25 novembre), tandis que le château Montsoreau-Musée d’art contemporain s’intéresse davantage aux années 1960-1970 de ce designer prolifique, sous l’influence de la culture pop, de l’écriture et du voyage (« Ettore Sottsass. Designer du monde », jusqu’au 5 novembre). Mais l’intérêt des Puces du design est aussi d’associer des icônes du siècle dernier, de Sottsass à Gio Ponti ou Jean Prouvé, à la création contemporaine de petites maisons d’édition, telles Moustache ou Lignes de démarcation. Egalement de la fête : une dizaine de « designers-makers » donnent à voir ce qu’ils conçoivent, produisent et éditent, comme Maximum ou Atelier Emmaüs, une nouvelle structure qui redonne vie, avec l’aide d’un collectif de designers, aux rebuts de mobilier et aux chutes industrielles. Faire entrer le design contemporain dans ce salon autrefois vintage permet « d’avoir un regard sur ce que seront les antiquités de demain », indiquent les 5.5. « Sottsass nous a laissé des objets durables, qui ont marqué une époque et se collectionnent… Il faut écrire la suite de l’histoire. »

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